Facture, matériel

Facture instrumentale du trombone

Le trombone appartient à la famille des cuivres, comme la trompette, le cor, le tuba.
On utilise pour sa fabrication le cuivre jaune (alliage de laiton) ou le cuivre nickelé.
Comme la trompette et contrairement au cor, sa perce est cylindrique et terminée par un pavillon.
Il est constitué de trois parties: l’embouchure, la coulisse et le pavillon.

 

Une originalité qui le distingue des autres instruments à vent

Alors que les instruments à vent ont tous un mode de production du son rendant impossible ou très difficile la variation continue de hauteur, le trombone est capable d’émettre facilement des glissandi. Cette seule faculté a longtemps justifié l’affection des compositeurs du XXe siècle pour cet instrument. Elle n’est pourtant pas la plus impressionnante, et l’emploi des sourdines, cumulé avec des modes de jeu comme le flatterzunge décuple la palette sonore de cet instrument.

La tessiture du trombone

Comme pour la plupart des instruments à vent, le trombone permet de varier la hauteur d’une note en agissant sur deux paramètres. . Du côté de l’instrument, on allonge ou on raccourcit le tuyau pour obtenir une fréquence fondamentale adéquate. Du côté de l’instrumentiste, on sélectionne l’harmonique voulue, en agissant sur la taille et la force de la colonne d’air. L’originalité du trombone est de permettre une variation continue du premier paramètre grâce à la coulisse.

Sur le trombone ténor/basse (ou “complet”), une clef de pouce permet de changer instantanément la longueur du tuyau. La fondamentale la plus grave est alors un fa, situé une quarte juste sous le si bémol. Cette invention, est attribuée au facteur Sattler, à Leipzig en 1839. Elle est aujourd’hui utilisée surtout pour faciliter certains enchainements de notes, en réduisant le déplacement de la coulisse.

La clef de pouce dite “valve”, “barillet” ou “noix”.

Pour un même intervalle, la distance parcourue par la coulisse est variable. Pour franchir un demi-ton de la première à la seconde position (si bémol & la), elle est de 8,4 centimètres, mais pour un demi-ton situé entre les sixième et septième positions, elle est alors de 11,3 centimètres, mais cela varie selon les harmoniques. Ce réglage précis permet d’obtenir sur le trombone une justesse absolue, contrairement aux instruments qui ne produisent leur hauteur que par un système de pistons. En effet, dans ce dernier cas, les harmoniques servant à émettre telle ou telle hauteur ne peuvent être corrigées que par les lèvres, ce qui n’est pas toujours réalisable dans des séquences rapides.

L’instrumentiste qui emploie la clef de pouce pour transposer les hauteurs jouées à la quarte inférieure doit alors veiller à agrandir les mouvements de la coulisse d’un tiers. En effet, le rapport de la longueur de deux tuyaux accordés à la quarte est de 4:3.

Les sourdines

Sur le trombone, on ne compte pas moins de dix sourdines “standards” dont la plupart peuvent faire l’objet de modifications de la part du fabricant (notamment du matériau utilisé) ou de l’instrumentiste désireux de personnaliser sa sonorité. La sourdine, en effet, se comporte bien souvent comme un filtre qui “sculpte” le son.

La sourdine sèche (“straight mute”) est la plus courante. De forme conique avec 3 lièges pour la fixer dans le pavillon, le son est métallique. Sur la partition, il est seulement noté “sourdine” (ou mute, con sordina, mit Dämpfer).La sourdine bol (“cup mute”) possède un bol qui s’adapte au pavillon. Le son est très atténué et doux.

La sourdine wah-wah est entourée de liège pour la fixation dans le pavillon, et constituée d’un tube coulissant dans un trou central. L’effet “wah-wah” est obtenu avec la main sur l’ouverture du tube. L’ouverture de la main peut être notée sur la partition (+ pour fermé, o pour ouvert)

La sourdine harmon est une sourdine wah-wah sans le tube. Le son est très silencieux, doux, et légèrement métallique.

La sourdine plunger ressemble à une ventouse pour déboucher un évier. Elle se tient avec la main et peut être plus ou moins ouverte (comme la sourdine wah-wah).

La sourdine bucket ou sourdine velvet est remplie de tissu et se clipse sur le pavillon. Elle atténue la brillance du son.

Il existe également des sourdines permettant d’atténuer très fortement le son afin de permettre un travail en silence (les sourdines “muette”, “d’appartement”, ou “silent mute”). Certaines d’entres elles sont équipées d’un système numérique avec casque audio.

Les facteurs de trombone

Il existe de nombreux facteurs de trombone.
Cependant, en France, trois facteurs dominent dans le trombone professionnel : Antoine Courtois (français, distribué par Buffet Crampon), Vincent Bach (américain, distribué par Selmer), et Yamaha (japonais).
D’autres facteurs sont aussi présents : Schilke, Edwards, Haag, Conn, Jupiter, etc…


Établissements Courtois, rue des Marais.

Antoine Courtois
– France, depuis 1803

https://www.a-courtois.com/fr/

Mr Courtois le fondateur a créé son premier atelier en 1789 à Paris. Deux de ses propres instruments sont restés: un cor (Berlin) et une trompette de cavalerie (actuellement au Musée de la Cité de la Musique (à Paris). En 1803, au décès du fondateur, différents fils s’installèrent dont Antoine Courtois qui créa la marque. Il participa aux grandes recherches techniques et acoustiques qui caractérisent cette époque et fut le partenaire de confiance de nombreux solistes de l’Opéra de Paris, mais c’est évidemment l’armée qui était, comme pour beaucoup de facteurs, le client principal. Il offre un trombone à Antoine-Jean Simon (1807-1883), premier lauréat, en 1838, de la classe de trombone de Mr Dieppo nouvellement ouverte. En 1844, Antoine (Denis) Courtois fils succédait à son père. Poursuivant l’œuvre de son père, il sut intéresser à ses études les plus grands artistes dont Jean-Baptiste Arban avec le concours duquel il créa le fameux Cornet-Arban qui connut un succès exceptionnel. Le trombone à coulisse fut également une grande spécialité Courtois. Auguste Mille succéda à Antoine Courtois fils en 1880, il continua tout spécialement à améliorer les trombones. Vers 1910, Mr Legay créa le trombone-ténor et basse à noix rotative, dotant l’instrument de nouvelles pédales. En 1917, la Maison Courtois est rachetée par Emmanuel Gaudet. Pendant les deux Guerres Mondiales, les temps seront très dur pour Courtois. Mais, dès la fin de la guerre, les établissements ouvrent de nouveaux. Depuis, les plus grands solistes français font confiance à Antoine Courtois.

Trombone Complet – Challenger II – Michel Becquet – 420 MBH
Sib/Fa, pavillon 215 mm, système Hagmann “freeflow”. Spatule “Becquet” système “minibal”. Perce 13,89 mm, coulisse avec extèrieurs laiton légère. Branche d’embouchure argent massif fixe. Livré avec étui “X-light” noir et embouchure TB 6 1/2MA. Option : Pavillon cuivre rose.

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Vincent Bach
– USA, depuis 1918

http://www.bachbrass.com

Vincent Schrotenbach naquit à Vienne en 1890, il joua du violon puis de la trompette. Il reçut aussi le diplôme d’ingénieur de Maschinenbauschule. Forcé de partir aux États-Unis pendant la Première Guerre Mondiale, il devint ensuite trompette solo au Metropolitan Opera House où il participa à la création américaine de l’Oiseau de Feu et de Petrouchka de Stravinsky. Puis Vincent Bach commença a fabriquer des embouchures puis des bugles (étant à la tête de l’école de bugle). En 1918, il créa à New York sa première boutique d’embouchures. Il fabriqua sa première trompette en 1924 puis les premiers trombones en 1928. En 1961, Vincent Bach vends son entreprise à The Selmer Company après de nombreuses années de travail commun.

Trombone Stradivarius 42B
547″ grosse perce, 8-1/2″ pavillon jaune une pièce, plaqué chrome nickel argent sans couture à l’intérieur de la coulisse, coulisses extérieurs laiton, branche nickel argent, tubular nickel silver body braces, embouchure Vincent Bach, boite de luxe.

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Yamaha
– Japon, depuis 1887

http://www.yamaha.fr

L’histoire de Yamaha a débuté il y a plus de cent ans, en 1887, avec la fabrication par Torakusu Yamaha de son premier orgue. Depuis Yamaha Corporation a toujours progressé jusqu’à devenir le plus grand fabricant mondial d’une gamme complète d’instruments de musique et de produits audio / vidéo. Dès 1966, avec la création de Yamaha Music Foundation, Yamaha a montré sa forte volonté de promouvoir et de soutenir la pratique instrumentale par des activités de popularisation de la musique et d’éducation musicale. La philosophie de l’entreprise est résumée dans le partage de l’esprit “Kando” : L’inspiration du cœur et de l’esprit, la recherche de l’équilibre entre la raison et la passion. Yamaha Musique France, filiale de Yamaha Corporation est en charge de la distribution en France métropolitaine des instruments de musique et des produits audio-professionnels.

Trombone YSL-682G
Section en Fa “semi-open wrap” permettant une réponse libre tout en ayant une forme compacte. Grosse perce Gold-brass bell (diamètre pavillon): 214.4mm (8-1/2″) Bore: 13.89mm (0.547″) Gold lacquer finish Mouthpiece: 48 Avec coulisse légère (YSL-682GL)